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Expression des groupes

Groupe de la majorité « Salaise 2020 » 
Septembre 2024

QUELS MÉDIAS POUR QUELLE DÉMOCRATIE ?

La France et les autres pays démocratiques considèrent l’indépendance et la diversité des médias comme essentiels au respect du pluralisme.

Hors, la concentration de la propriété dans les médias, accélérée par la révolution numérique, pose un problème de nature politique. Elle constitue une menace pour le pluralisme de l’information et par extension, pour la démocratie.

Une commission d’enquête de Sénat de 2022 précise que cette concentration fragilise les équilibres économiques des médias, mais surtout remet en cause la crédibilité des informations.

C’est la libre communication entre les citoyens et leur accès à une information diversifiée et de qualité qui permet l’examen éclairé des arguments politiques. L’espace public doit offrir l’accès à une multitude de traitements éditoriaux de l’actualité ainsi qu’à des points de vue différents sur les problèmes publics, c’est une condition essentielle de l’adhésion des citoyens au jeu démocratique.

Dès le début du XIXe siècle, Balzac et Hugo dénoncent les effets néfastes pour la démocratie de la concentration des médias et de la prise de pouvoir de quelques industriels ou financiers sur la presse de l’époque.

Après la débâcle de l’Occupation qui a vu la quasitotalité de la presse détenue par des industriels et des financiers collaborer avec les nazis, l’ordonnance de 1944 pose une première réglementation prévoyant des mesures anti-concentration. Inspirée du Conseil National de la Résistance, son objectif explicite est de « libérer la Presse des puissances d’argent ».

Ces mesures ont été complétées en 1986 après l’avènement des médias audiovisuels privés.

Mais on se rend compte que rien n’a vraiment été efficace.

Aujourd’hui, usant de concentrations verticales, diagonales ou horizontales, seules les très grandes fortunes peuvent contrôler les médias d’un pays.

La concentration des médias rend possible des opérations d’influence de grande envergure, on s’en rend compte à chaque nouvelle élection, où les mêmes idées et fausses informations sont assénées mille fois jusqu’à les rendre crédibles.

La régulation opérée par l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) ne sert plus à sauvegarder le pluralisme politique mais à réguler la concurrence.

Toutes les règles sont contournées : Le décompte du temps de parole est très formel. Il est facile de diffuser la parole de certaines formations à des heures de faible écoute ou de se servir massivement d’émissions de plateau biaisées avec des éditorialistes très politisés mais dont le temps de parole n’est pas décompté par l’Arcom.

Les règles anti-concentration s’appliquent entre médias du même type. Elles ne servent à rien quand un auteur d’une maison d’édition est invité systématiquement sur les plateaux de télévision appartenant au même groupe, quand les médias appartenant à un conglomérat industriel censure les critiques envers ses autres activités ; ou quand les médias de Vincent Bolloré ont propulsé la candidature d’Eric Zemmour en 2022.

Des dérives ont été observées dans plusieurs pays européens : concentration des médias mais aussi ingérence politique dans leur fonctionnement.

Un projet nommé « European Media Freedom Act » (charte européenne pour la liberté des médias) a été formulé par la commission et doit être examiné à l’automne par le parlement.

Espérons qu’il parvienne à mieux réguler les médias et à nous offrir une information moins orientée.

Groupe de l’opposition « J’aime Salaise » 

Texte non parvenu dans les délais impartis.