Discours de Gilles Vial à l’occasion de la cérémonie du 14 juillet

Mesdames et Messieurs les représentants des corps constitués,
Mesdames et Messieurs les responsables d’associations Patriotiques et leurs porte-drapeaux, toujours fidèles,
Mesdames et Messieurs les Présidents et les militants associatifs,
Mesdames et Messieurs les élus du Conseil,
Mesdames et Messieurs.
Célébrer le 14 Juillet, c’est d’abord célébrer un moment fort de notre histoire.
Célébrer le 14 Juillet, c’est aussi mettre à l’honneur notre République et ses valeurs de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité.
Célébrer le 14 Juillet, c’est enfin rappeler que la France a fait, depuis le début de la 3ème République, de cette date du 14 juillet sa fête nationale.
Au-delà en effet, du contenu même de la journée du 14 Juillet 1789 et au-delà de ses conséquences pour notre pays, le 14 Juillet est le symbole d’une intervention majeure et nouvelle du peuple de France dans son histoire et dans sa vie.
Avec la révolution française, à partir de ce 14 Juillet 1789 et de la prise de la Bastille par les parisiens, c’est un peuple auparavant « sujet » qui a commencé à devenir un peuple « acteur » de sa vie.
En ce sens, le 14 Juillet 1789 est sans doute la première de « ces dates symboles » lors desquelles le peuple modifiera le cours des évènements et donc le cours de notre histoire.
Oui, le 14 Juillet 1789, c’est bien le peuple qui est entré en scène et en ce 14 Juillet 2023, 234 ans plus tard, il est plus que jamais nécessaire qu’on le rappelle.
Oui, le 14 Juillet, c’est donc d’abord la fête de notre République, cette République qui est un peu comme l’air que l’on respire, quelque chose dont on ne se rend vraiment compte que lorsqu’elle se raréfie.
En ces temps que nous vivons et qui résonnent des fureurs d’une guerre sordide en Europe, d’intégrismes, d’intolérances, de violences, de xénophobies et de divers désordres, célébrer notre 14 Juillet doit être plus que jamais l’occasion non seulement de nous rappeler que nous disposons, avec la République et la Démocratie, d’un bien précieux qui est rare dans le monde et, n’en déplaise à certains, que cela ne nous empêche pas d’exiger que notre Constitution actuelle ne soit plus instrumentalisée comme elle le fût lors de la piteuse séquence concernant le débat des retraites. On ne joue pas avec l’esprit de la Constitution et on ne gouverne pas contre la majorité d’un peuple.
Ces biens méritent que l’on s’engage pour eux, pour les enrichir, pour les enraciner, pour les conforter, pour les préserver…
La République n’est en effet pas seulement une forme de gouvernement.
C’est une éthique, une manière de voir le monde, un mouvement, une espérance.
C’est la volonté de faire en sorte que les règles de la vie en commun soient largement élaborées par l’ensemble de celles et ceux auxquelles elles s’appliquent.
C’est l’exigence d’une Egalité par le respect des différences dans le cadre de règles et de valeurs communes, car pour les français la Nation est liée à la République.
Cela nous donne des devoirs particuliers.
Cela aussi définit la Nation française « comme un peuple assemblé dans la volonté de vivre ensemble et de se construire ensemble ».
Pour continuer à permettre cela, la refonte de notre Constitution devient un enjeu. Allez vers une 6ème République plus en adéquation avec les exigences démocratiques de nos concitoyens prenant mieux en compte les contraintes et les défis liés à l’urgence climatique en accompagnant la nécessaire transition environnementale devient une nécessité. Ce ne sera pas la première fois que nous devions franchir une étape.
Notre histoire nous montre que c’est possible. Souvenons-nous des conditions de l’élaboration de la Constitution du 24 Juin 1793. Elle est écrite pendant les évènements révolutionnaires et elle montre que l’ordre injuste des choses n’a rien d’irréversible.
Des moments ou l’histoire s’accélère et ou l’impossible survient. L’année 1793 est de celle-là. On ne refait pas le monde tous les jours, mais en pleine révolution française un peuple l’a refait, mettant à bas la monarchie et adoptant la Constitution la plus démocratique jamais rédigée.
L’article Ier donne d’emblée le ton « Le but de la société est le bonheur commun ».
La suite de ce texte fascinant donne le vertige à force de conquête qui irriguent encore notre quotidien et notre conception de ce qui est juste et souhaitable.
L’Egalité entre tous, le droit de vote, la séparation des pouvoirs, l’abolition de l’esclavage, l’éducation obligatoire et gratuite, la fin de la monarchie et du despotisme, la création d’une sécurité sociale et des retraites, le droit d’asile et le droit du sol, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la présomption d’innocence, le droit de manifester…
« La loi est l’expression libre et solennelle de la volonté générale » elle doit « protéger la liberté publique et individuelle contre l’oppression de ceux qui gouvernent », car « la souveraineté réside dans le peuple », écrivent les révolutionnaires, qui ajoutent que nul « ne peut se vendre ni être vendu » et que « les secours publics sont un dette sacrée ».
Le Samedi 24 Juin était célébrée les 230 ans de cette éclatante Constitution de 1793.
C’est cet esprit qui reste enraciné dans la société française et sur lequel nous pouvons continuer à construire.
Enfin, et j’en terminerai par ce point, le 14 Juillet, c’est aussi l’occasion de faire la fête, par ce que la fête fait partie de ces moments d’Unité du peuple français quand elle porte ce très beau nom de « fête populaire ».
Oui, notre fête nationale est une grande fête populaire dans le sens le plus riche et le plus respectable du mot.
C’est une fête qui rassemble dans le plaisir d’être ensemble et de partager des moments de joie.
Merci donc mes chères concitoyennes et mes chers concitoyens pour votre présence à cette cérémonie.
Pour et dans la paix, une paix que l’Europe doit retrouver, pour et dans notre rassemblement sous le signe de nos valeurs de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité.
Vive la République, Vive la France.